LE PEUPLE KOGUIS

Le peuple Kogis (Koguis ou Kagabas) est  une communauté de 12 000 hommes et femmes qui  évoluent aux antipodes du monde moderne, en harmonie avec la nature et eux-mêmes depuis plus de 500 ans. Ils se situent dans la Sierra Nevada de Santa Marta  dans les vallées des rivières de Don Diego, Palomino, San Miguel et dans le nord du Caraïbe colombien. Leur culture est principalement liée à la Terre, d'où le surnom donné : « gardiens de la Terre » qu’ils considèrent comme sacrée, ils sont donc principalement agriculteurs et possèdent nombre d’animaux fermiers.

Leur société est caractérisée par  le respect de l’autre et du vivant, ils considèrent qu'un homme ne peut pas être plus important qu'un autre homme, ni même qu'un arbre, une pierre ou une rivière.  Chaque tâche effectuée a pour fonction d’être utile à son prochain. Ils appréhendent et n’arrivent pas à comprendre les traditions occidentales où il faut être le plus puissant, le plus riche, dominer l’autre…

L’histoire des Kogis fut tragique par le passé et continue à l’être encore aujourd’hui. En effet, ce peuple inconnu aux yeux du monde occidental situé au Nord de la Colombie a vécu des choses autant cruelles qu' affreuses. Au XVIe siècle, ils sont les victimes d’un immense massacre par les conquistadors espagnols. Lorsque ce peuple a été découvert, plus de 500 000 Kogis étaient comptés, ils n’en restent plus que 12 000 de nos jours.

Mais leur cauchemar n’est pas fini.

Ils vivent aujourd’hui sous la menace d’une possible disparition. Étant pris dans l’étau des violences entre les mouvements de guérilla et paramilitaires, convoités par des pilleurs de tombes, par des colons et pour finir : leurs terres sont également convoitées par des repaires de narcotrafiquants…En trente ans, les Kogis ont perdu 70% de leurs terres ce qui les poussent inexorablement à une extinction proche. Ils appellent les Hommes du monde occidental les “petits-frères”, ce qui signifie “celui qui ne pense pas”.

Une association française, nommée « Tchendukua, Ici et Ailleurs », a été créée à la fin des années 1990 pour racheter les terres volées aux Kogis afin de leur restituer.L’histoire de cette association est quelque peu particulière. En 1985, un guide de montagne nommé Eric Julien s’aventure seul dans des montagnes en Colombie dans la Sierra à plus de 4 500 m d’altitude. Il est atteint d’un œdème pulmonaire et recueilli, soigné par un Kogis. Durant sa convalescence, il se passionne pour leur culture et décide 10 ans après, de fonder une association pour mobiliser des dons pour permettre aux Kogis de racheter leurs terres et, entre autre, remercier la civilisation qui l’a permis de s’en sortir dix années auparavant.

L’association a aujourd’hui permis de récupérer 1500 hectares des terres volées aux Kogis.Cela leur permet de réinstaurer certains rituels sacrés et des objets précieux récupérés ( objets en or, perles, flûtes, quartz). Aux critiques faites aux actions menées par l’association, Eric Julien répond : « On ne peut pas qualifier d'archaïque une société qui veut garder sa mémoire, hautement démocratique, où la pauvreté n'existe pas, dont les membres tentent de vivre mieux ensemble, en paix, à leur juste place, où la femme est respectée, et où la finalité de vie est d'être heureux ».

 En effet, que peut-on reprocher à une civilisation qui respecte la nature, où la pauvreté n’existe pas et où tous les êtres vivent en paix en se consacrant pleinement aux autres et la Terre ? Cette civilisation est l’exemple même que l’Homme peut vivre en cohésion avec la nature et avec les autres. La société occidentale pourrait s’inspirer des Kogis et de leurs rituels et mode de vie pour créer une société plus équitable, juste et respectueuse de la Terre.

Source : Wikipedia ; http://perso.numericable.fr/jipepak/kogis/kogial.html

Source image : aventure.colombia.com

BENHAROUS Noa et BARTON Adèle